Âgé de cent mille ans, j’aurais encor la force De t’attendre, ô demain pressenti par l’espoir. Le temps, vieillard souffrant de multiples entorses, Peut gémir : Le matin est neuf, neuf est le soir. Mais depuis trop de mois nous vivons à la veille, Nous...
Lire la suiteMort d’un Monsieur
En janvier 1930 est publié un célèbre et violent pamphlet intitulé "Un cadavre", dirigé contre André Breton, rédigé par douze détracteurs : Prévert, Desnos, Queneau, Boiffard, Bataille, Morise, Ribemont-Dessaignes, Vitrac, Leiris, Limbour, Baron et Carpentier....
Lire la suiteAntre-toi
Un jour, un soir, je t’ai perdu Perdu d’esprit, perdu de vue Dans l’antre de tes chimères Dans l’entre-deux sombre où tu erres Là où tu me fuis De sang et de lumière Ta trace j’ai suivie Dans l’outre-tombe j’ai craint De chercher sans fin L’arme de ton...
Lire la suiteJe suis le cadavre de l’Autre
Je suis le cadavre de l’Autre… Le Kurde que vous appelez “terroriste”. L’Arménien que vous insultez. Le Grec dont vous avez confisqué la maison, le Tsigane que vous virez, l’Arabe que vous méprisez. L’Alévi dont vous marquez la porte d’une croix, le chrétien...
Lire la suiteCaresse de mots
Ô doux effleurements qui sur ma peau cannelle et dans mon cœur de miel laissent en poussière de songe, preuves de nos amours, le dessin de tes mots, leurs suaves arabesques et dans mon esprit pur, en transe chimérique, les signes de tes charmes... Lors...
Lire la suiteTentation
Sur la table offerte aux lueurs d'un été, petit, oblong et roux, une tentation d'or... Un fruit, en deux par le milieu fendu. Délectation piquante et sirupeuse à portée de ma main, presque frôler ta main, l'envie étourdissante des pulpes mêler le bout...
Lire la suiteTechnique de l'exil
“Technique de l'exil” Léo Ferré C'est à trop voir les êtres sous leur vraie lumière qu'un jour ou l'autre nous prend l'envie de les larguer. La lucidité est un exil construit, une porte de secours, le vestiaire de l'intelligence. C'en est aussi une maladie...
Lire la suiteJe t’offre Apollinaire
je t’offre Apollinaire ces colchiques amers que j’ai cueillis hier à l’ombre des paupières ils sont de cette saison sans rime ni raison où la mort est poison et la vie déraison je t’offre Apollinaire la langueur monotone de ces fleurs d’automne qui empoisonnent...
Lire la suiteLe temps grignote l'enfance
Le temps grignote l'enfance Dans l'armoire aux souvenirs Où dorment nos rêves Dans l'ourlet des draps blancs Les matins d'hier reviennent Avec des bouquets de printemps Qui fleurissent dans la cuisine Où ma mère chantait en repassant Le temps se cache...
Lire la suiteau bord de l'onde & Femme démone
C'est au bord de l'onde que rêve encore le monde chaque cercle d'eau enferme la clé d'un mot il suffit de laisser miroiter le fond de ses pensées dans l'eau claire d'une rivière pour y pêcher la lumière ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ Femme démone reine des...
Lire la suiteMOI, J’ AI
MOI, J'AI Moi j'ai réveillonné Avec Van Gogh et Verlaine Avec Vincent François Paul et les autres Avec des crevettes rouges Et des bouillies de cachots Avec des remugles de vin Des bordels d'Arles où les putes trempent leur cul Avec des absinthes des...
Lire la suiteCe qui nous sépare - Isis de Laonnie
Je n'ai plus de mots pour dire cette beauté dérisoire fatale que tant de poètes nous imposent avec tact, nuances et froideur je n'ai plus de temps pour les lire non plus le désir de les écouter qu'ils se cooptent entre eux se congratulent de poèmes cruciformes...
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